Peur de l'inconnu

A chaque fois, c'est la même chose. Lorsqu'une rare personne de sexe masculin ose me dédaigner quelque intérêt, au lieu de l'encourager dans sa requête, je me raidis, devient froide et indifférente. Je crois que j'ai peur de m'aventurer dans l'inconnu. Je me heurte également à mon incompréhension. En effet, je ne comprends pas comment quelqu'un pourrait être charmé par moi. Je suis laide, ne le voit-il pas ? Ou alors s'il le voit, me parle-t-il pour se moquer de moi ? Les doutes se bousculent en moi, alors je repousse le sourire qui s'affiche en face de moi d'un air embarrassée. Je renvois alors l'image d'un mur. Je redeviens une insensible, un monstre froid et antipathique. Je veux éloigner cette personne de moi, je veux qu'elle me déteste au lieu de m'aimer. Je voudrais planter mes ongles dans son dos pour qu'il me haïsse. Je lui fait de la peine sans m'en rendre compte. Mon refus est catégorique, tranchant et sans appel. C'est un coup de fouet, une déferlante glaciale au milieu de cette chaleur d'été.

Je suis cette créature peureuse qui se cache sous le manteau de la froideur, la faible soumise qui se voudrait sadique. Tout n'est qu'illusion, tout est faux chez moi. Je joue un rôle, campée sous mon bouclier. Je me rend volontairement inaccessible alors que mon plus profond désir serait de ne plus être seule. Je suis paradoxale. Je me heurte à la frayeur de m'aventurer dans une relation. J'ai peur d'un futur échec et d'une possible perte de liberté.

J'aime cette sensation illusoire d'être au-dessus de tout, même des pensées des terriens de ce monde. Non, ce n'est pas de la prétention mais la volonté d'oubli. Je veux oublier que nous ne sommes que des enveloppes charnelles et qu'on nous regarde comme si nous étions des biftecks. J'aime être grande avec mes plates-formes pour ne plus voir la tête des passants. Je suis perchée au-dessus de leur crâne et ne croise jamais leur regard, à part lorsque je rencontre un autre géant. Je surplombe les autres pour ne pas être surplombée. Je domine pour ne pas être dominée. J'aime cette sensation d'être au-delà de tous les tracas, d'être inatteignable, et lorsque quelqu'un s'adresse à moi, je retombe de mon nuage enchanteresque, complètement déstabilisée et blessée par le retour à la réalité. On m'arrache à mes rêves, c'est une véritable agression. Laissez-moi dans mes songes ! Là-bas, je n'ai pas peur des hommes, ni de moi-même d'ailleurs.

Mise à part ma peur du séducteur, mon écrit d'anglais s'est assez bien passé. Mais je pense, que comme d'habitude, j'atteindrais difficilement la moyenne :$.

photo prise par moi-même